Budget cantonal & hausse des taxes d'études : ce que nous avons vu, ce que nous retenons

La mascarade du débat sur budget cantonal 2013 est terminée. Le 25 avril, le parti socialiste et le parti libéral radical se sont finalement mis d’accord sur les modalités de l’austérité à venir. Cette dernière amène son lot de coupes budgétaires au profit d’un État toujours plus sécuritaire et toujours moins « social ». Au milieu de tout cela, une introduction des taxes pour les étudiantes des Hautes écoles spécialisées (HES) de 1’000 Frs par année et une surélévation des même taxes pour les étrangères de la Haute école de musique (HEM) et de la Haute école d’art et de design (HEAD).

Si on s’en tient aux médias et aux discours des professionnelles de la représentation, c’est ici que le film prend fin. Tout le monde est content, à part peut être l’extrême droite parlementaire pour qui les coupes dans les prestations pour les pauvres ne vont jamais assez loin. Happy end, en somme. Les travailleuses et les jeunes qui étaient dans la rue pour s’opposer frontalement à ce budget lors des manifestations du 15 mars et du 23 avril 2013 seront à peine mentionnées en tant que figurantes dans le générique.

Étudiantes ayant pris part à cette mobilisation, nous pouvons évidemment être déçues de n’avoir pas réussi à inverser le rapport de force. Cependant, il aurait été naïf de croire que nous pouvions réussir du premier coup, notamment au vu du faible soutien reçu de l’extérieur (où étaient les enseignantes ?).

Nous retiendrons les liens forts et précieux créés entre étudiantes de l’université, des hautes écoles spécialisées et du post-obligatoire ainsi que le fait d’avoir envoyé un message clair à celles et ceux qui s’arrogent le droit de décider pour nous, confortablement installés sur les sièges du parlement.

Nous devons surtout nous rappeler que les agendas parlementaires sont comme les promesses de politicardes : elles n’engagent que celles qui veulent bien s’y tenir. Après ce débat sur le budget une chose est claire, nos alliées ne sont à pas chercher dans les partis politiques. Nous devons au contraire garder en mémoire que nos protestations ont été neutralisées par la gauche institutionnelle, qui, durant plusieurs mois, a joué sur tous les tableaux en faisant mine de nous soutenir avant de nous trahir en plénière. .

La précarisation de la situation des jeunes et des étudiantes doit pourtant être mise à l’ordre du jour ; multiplions les moments d’information et de lutte sur nos conditions de vie et d’étude.

C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la seconde assemblée du Réseau d’action étudiante de Genève le mardi 7 mai 2013 à 18h15 dans la salle de réunion des associations du 8-10 Passage Daniel Baud-Bovy.