L’Université interdit à des associations d’être reconnues !

A l’Université de Genève, les associations d’étudiantes des différentes disciplines ont le droit d’être reconnues, ce qui leur permet d’obtenir des subventions. Ces subventions leur permettent de fonctionner mais également et surtout de développer la vie estudiantine.

Cependant, durant l’année 2013-2014,  le processus de reconnaissance de nouvelles associations étudiantes à l’université a été gelé durant de nombreux mois. Suite à différentes interpellations des associations d’étudiantes lors des séances entre ces dernières et le rectorat, aucune explication valable n’a été fournie autre qu’un processus de révision des critères.

Lors des diverses rencontres entre les étudiantes et le rectorat, ce dernier a assuré aux étudiantes qu’elles seraient intégrées au processus décisionnel. Il ne donna cependant aucune suite à ses propos.

Notre surprise fut grande lorsque nous avons appris en janvier dernier que l’association des étudiantes en études genre s’est vue refusée leur reconnaissance. Cette décision fut justifiée sur la base d’un document daté du 30 janvier 2012 dans lequel sont précisés les critères qui justement étaient sensés être en discussion. Or, ce document, nous avait-on dit, n’existait pas. Comment le rectorat peut-il geler les reconnaissances, faire la sourde oreille durant presque deux ans aux propositions de discussions des étudiantes et puis soudainement appliquer une politique de reconnaissance inédite qui, en référence à un vieux dossier sorti du placard, exclut de facto toute discussion possible ?

Il est d’ailleurs curieux de constater que le document de 2012 reprend par un heureux hasard un grand nombre de concessions faites par le rectorat lors de la séance du 18 décembre 2014.

Outre, la démarche politique décevante et scandaleuse du rectorat envers ses associations étudiantes, ce qui fâche surtout concerne le fond. En effet, les précisions aux critères de reconnaissance posent arbitrairement la nécessité qu’une association doive représenter un corps étudiant d’au minimum 100 individus pour être reconnue. Les études genre, représentant moins de 100 étudiantes ne peut sur ce motif se constituer en association reconnue par l’Université de Genève. Comment le rectorat justifie-t-il ce nombre qui semble sortir de nulle part? Pourquoi pas 10 ou 200 ? Il est d’ailleurs amusant de lire dans un courrier Mme Baddeley nous faire une démonstration de ses capacités de calcul mental afin de justifier un critère injustifiable : « pour l’AEE [association des étudiant en espagnol] , le nombre varie entre 104 étudiants l’année passée et 98 cette année, soit une moyenne de 100 étudiants [sic] ».

Pour une université qui se veut participative, la limitation de la reconnaissance des associations de ses différentes filières d’études représente un déficit important de représentativité que la CUAE condamne fermement.